Mary Ellen Pauli a grandi dans une caravane, près d’une base d’hydravions dans le nord du Québec. Son père était pilote de carrière, et elle rêvait de de suivre sa trace. Mais sa famille n’avait pas beaucoup d’argent et les mots de son père - « tu ne trouveras jamais de travail » - l’ont hantée, sans jamais la décourager. Après l’école secondaire, elle a obtenu son certificat de pilote d’hélicoptère commercial à Fredericton Helicopters Ltée, au Nouveau-Brunswick. En 1980, Mary Ellen a travaillé à la base de Matagami de Trans Quebec Helicopters (TQH) où elle desservait des villages miniers. C’est alors qu’elle a rencontré son mari qui possédait une entreprise d’exploration minière à Timmins, en Ontario. La société sœur de TQH, Trans Canada Helicopters, a vu en Timmins une occasion de se développer, et Mary Ellen y a ouvert une base dont elle est devenue la chef. Lorsque la base a été fermée deux ans plus tard, Mary Ellen a effectué des rotations comme pilote dans le cadre du projet hydroélectrique de la baie James pour l’exploration minière, la construction d’une ligne de transport d’énergie et des études environnementales.
En 1986, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario a commencé à acquérir des hélicoptères pour son parc aérien et Mary Ellen, qui possédait une vaste expérience de ce type d’appareils, est devenue l’une des premières pilotes d’hélicoptères du gouvernement de l’Ontario. À ce titre, elle a amélioré ses compétences en prenant des cours de formation d’agent de conservation adjoint et en gestion de l’aviation. Jusqu’à tout récemment, Mary Ellen était la seule femme à avoir été « pilote permanente » au cours des 85 ans d’existence du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.
En 1980, Mary Ellen a été récompensée pour le service exceptionnel qu’elle a fourni s lors de la crise du verglas au Canada et elle a remporté en 2008 le prix de la bravoure (P.R.I.D.E).
Mary Ellen, son mari et leurs deux enfants vivent à Timmins. Tous sont des musiciens accomplis. Mary Ellen a travaillé d’arrache-pied pour surmonter de nombreux obstacles dans sa carrière — seule femme dans des camps isolés, se retrouvant face à des ours polaires et en butte aux vieux préjugés quant aux capacités des femmes faisant carrière dans l’aviation. Elle encourage vivement toutes celles qui souhaitent suivre ses traces en leur disant « quand on veut, on peut ».